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À Agen, Castorama opte pour un toit innovant en coquilles d’huîtres pour alléger la température de 80 °C à 35 °C

Face à des étés toujours plus étouffants et à la recherche de solutions durables, Castorama Agen s’impose en pionnier en adoptant une toiture révolutionnaire. Fini le toit bitume noir surchauffé : place à une membrane blanche enrichie de coquilles d’huîtres, développée en France et spécialement conçue pour contrer la montée affolante du mercure. Les résultats sont spectaculaires : la température relevée à la surface du toit a été divisée par plus de deux, passant de 80 °C à 35 °C en pleine canicule. Derrière cette innovation, un vrai projet de développement durable orchestré par une équipe déjà rompue aux exigences de la transition écologique. Entre économies d’énergie, confort retrouvé et mise en avant des ressources locales, une nouvelle page de l’écoconstruction s’écrit sur la zone commerciale du Sud d’Agen. Mais que cache vraiment ce chantier ? Retour sur une expérience qui pourrait bien faire école à l’échelle nationale, et même au-delà.

Un toit innovant à base de coquilles d’huîtres : genèse et mise en œuvre à Castorama Agen

Le magasin Castorama d’Agen, situé dans la dynamique zone commerciale Sud, s’est récemment illustré par une audace technique et environnementale rare : le remplacement de son traditionnel revêtement bitumeux par un matériau thermo-réflectif intégrant des coquilles d’huîtres. Cette opération s’est imposée dans un contexte où les bâtiments commerciaux sont souvent confrontés à une surchauffe dramatique de leur toiture, en particulier lors des épisodes de fortes chaleurs estivales. À Agen, la situation était symptomatique : lors des pics de l’été 2024, la température mesurée sur la toiture dépassait régulièrement les 80 °C en plein soleil.

L’idée de miser sur une solution naturelle et circulaire émerge alors. Castorama, filiale du groupe Kingfisher, saisit l’opportunité de collaborer avec Cool Roof, une entreprise française innovante spécialisée dans le développement de peintures thermo-réflectives. Le cœur de cette innovation repose sur une formule unique : la charge minérale habituellement utilisée dans les peintures industrielles est remplacée par du calcaire issu de coquilles d’huîtres broyées, un déchet à forte disponibilité dans l’Ouest de la France et en Occitanie.

Sandrine Lefebvre Rorive, cheffe de groupe RSE pour l’Immobilière Castorama, explique la mise en œuvre : « Dans cette peinture, trois ingrédients essentiels : l’eau, les pigments et la charge minérale. Grâce au calcaire de coquille d’huître, nous avons pu considérablement augmenter la réflectivité du matériau, jusqu’à renvoyer plus de 90 % des rayons solaires. » Ce revêtement est appliqué sur la totalité des 10 000 m² de toiture du magasin, une opération qui mobilise plusieurs équipes, chacune experte dans la pose de solutions écologiques pour l’enveloppe des bâtiments tertiaires.

Le résultat ne se fait pas attendre. Dès la première semaine suivant la pose, les relevés montrent une baisse vertigineuse de la température de surface, atteignant désormais 35 °C alors même que les températures extérieures restent caniculaires. Ce dispositif, moins coûteux que la rénovation complète d’un toit, est déployable sur tous les bâtiments équipés d’une toiture-terrasse bitumeuse. Il s’intègre ainsi dans une stratégie évolutive visant à rénover de manière douce l’immense parc immobilier tertiaire français.

Au sein de la zone commerciale Agen Sud, cette initiative a aussitôt fait figure d’exemple local d’écoconstruction et d’intégration de produits locaux. En connectant le recyclage des coquilles issues de la filière ostréicole à la haute performance thermique, Castorama concrétise son engagement en faveur d’une logistique verte, contribuant à la diminution de l’empreinte carbone tout en dynamisant les synergies régionales entre industriels et acteurs de la construction.

Ce chantier s’inscrit dans une tendance de fond : les attentes des entreprises évoluent, tout comme celles des consommateurs et collectivités locales. Castorama Agen a ainsi initié une expérience prometteuse, aussi bien pour l’industrie du bricolage que pour le secteur de l’isolation thermique et du développement durable.

Températures divisées par deux : performances thermiques et économies à la clé

La mutation opérée sur la toiture de Castorama Agen offre des résultats impressionnants dès la première saison chaude. La température de surface, autrefois brûlante, s’est transformée en argument de poids pour le magasin, qui bénéficie désormais d’une réduction massive de l’inconfort thermique. Loin d’être un simple coup marketing, le passage de 80 °C à 35 °C est illustré par la rapidité d’exécution du projet et l’analyse factuelle des bénéfices pour le bâtiment.

Avant transformation, le toit en bitume noir accumulait la chaleur et la restituait à l’intérieur, aggravant le phénomène de surchauffe et poussant le système de climatisation à fonctionner à plein régime dès le matin. Sandrine Lefebvre Rorive détaille : « Nous avons observé que la climatisation, programmée pour se déclencher à partir de 27 °C, démarrait couramment vers 11h lors des fortes chaleurs. Depuis le changement de revêtement, cet allumage automatique ne survient plus qu’à 15h, même en pleine journée ensoleillée. »

L’impact est tangible : une baisse de la température intérieure de 5 à 7 °C par rapport à l’an écoulé, selon les relevés comparés à la même période. Cette variation s’étend sur plusieurs mois, notamment entre mai et octobre, période critique pour la consommation énergétique des bâtiments commerciaux. Les heures de fonctionnement en moins pour les climatiseurs représentent un gain conséquent : jusqu’à 20 % de consommation d’électricité économisée en conditions normales, et jusqu’à 40 % dans le cadre d’un plan de sobriété énergétique. Ces chiffres traduisent une réduction importante des factures et, tout aussi crucial, une baisse des émissions de CO2.

Outre le gain immédiat sur la température, la réduction des variations extrêmes protège le bâtiment à long terme. Les équipements installés sur le toit (échangeurs thermiques, groupes de ventilation) sont désormais exposés à des conditions plus clémentes, limitant la surchauffe des composants et la fréquence des opérations de maintenance. Cette fiabilité accrue, conjuguée à la réduction de l’usure prématurée des surfaces, prolonge la durée de vie de l’ensemble du complexe toiture-système de refroidissement.

L’exemple agenais inspire l’ensemble du groupe Kingfisher, qui poursuit l’objectif de dupliquer ce succès sur tous ses sites équipés de toitures bitumineuses. Broder une telle stratégie autour de gains énergétiques et économiques concrets, c’est rappeler combien l’écoconstruction n’est pas un luxe, mais une nécessité et une opportunité dans le contexte climatique de 2025.

Quand écoconstruction rime avec économie circulaire : les coquilles d’huîtres, un produit local au service du bâtiment

L’innovation Castorama Agen brille également par sa double dimension d’écoconstruction et d’économie circulaire. Le recours aux coquilles d’huîtres, loin d’être anecdotiques, s’inscrit dans la volonté de valoriser des produits locaux souvent relégués au rang de déchet. Chaque année, plusieurs milliers de tonnes de coquilles sont collectées par la filière ostréicole française. Leur valorisation, jusqu’ici timide, trouve dans la formulation des toitures Cool Roof une application à fort impact environnemental et industriel.

Le processus commence dès la récupération : les coquilles sont collectées en Aquitaine et en Occitanie, puis nettoyées, broyées et transformées en une charge minérale calcaire parfaitement adaptée à la production de peintures techniques. Leur rôle n’est pas accessoire : il améliore la réflectivité de la membrane, tout en évitant le recours à des matières premières vierges importées. Cette substitution rend la démarche d’autant plus exemplaire que la France dispose d’une ressource ostréicole unique en Europe occidentale.

Grâce à ce circuit court, Castorama contribue à l’émergence d’une filière industrielle responsable, qui fait le pont entre agriculture locale, bâtiment et développement durable. Une telle approche implique aussi une importante concertation avec les producteurs et les autorités locales, pour organiser une collecte efficace sans générer de surcoût logistique ou de gaspillage énergétique. Ce mode de valorisation créatif fait figure de modèle en matière d’économie circulaire appliquée au secteur de l’isolation thermique.

Pour autant, la solution développée à Agen n’est pas figée. Des recherches sont en cours pour élargir l’usage de ce type de matériaux locaux à d’autres domaines du bâtiment (façades, parkings, voirie). Certains projets pilotes, portés par des entreprises partenaires de Cool Roof, testent déjà des formulations à base d’autres coquilles marines ou de déchets naturels issus de l’industrie agroalimentaire. Cette dynamique de recherche s’inscrit dans une tendance européenne, celle de maximiser la ressource locale en circuit court pour chaque région tout en adaptant les spécifications techniques aux besoins du bâti.

L’attractivité croissante de ces revêtements pour les PME, artisans du bâtiment et maîtres d’ouvrage institutionnels s’explique également par leur bilan carbone réduit et leur résilience à la montée en température environnementale. Adopter ces solutions à base de coquilles d’huîtres, c’est ainsi participer à la fois à l’innovation architecturale, à la revitalisation des bassins ostréicoles et à la structuration d’une filière écologiquement vertueuse en Nouvelle-Aquitaine et au-delà.

Un combat contre les îlots de chaleur urbains : nouvelles stratégies et effets sur la ville d’Agen

À l’heure où les villes moyennes françaises, à l’instar d’Agen, subissent de plein fouet les conséquences du réchauffement climatique, l’apparition de solutions d’écoconstruction performantes prend une dimension stratégique majeure. Les îlots de chaleur urbains, amplifiés par les enrobés et les surfaces noires imperméables, contribuent à élever les températures locales lors des épisodes de canicule, pénalisant la qualité de vie et l’habitabilité des quartiers les plus denses.

L’application du revêtement à base de coquilles d’huîtres sur le toit du Castorama d’Agen intervient dans ce contexte. Le principe physique est simple : une surface claire et fortement réflective limite que le rayonnement solaire soit absorbé puis retransmis sous forme de chaleur latente vers l’atmosphère urbaine. Le magasin n’est plus une source de chaleur additionnelle pour le quartier sud d’Agen, mais devient un régulateur thermique passif au bénéfice de tout l’écosystème avoisinant.

La lutte contre les îlots de chaleur ne se limite pas, cependant, au confort du magasin. En abritant sur 10 000 m² de toiture une innovation architecturale de cette ampleur, Castorama offre une expérience reproductible pour l’ensemble des acteurs économiques de la ville. D’autres commerces du secteur, des entrepôts, voire certains bâtiments publics, commencent à se tourner vers cette solution pour protéger leurs installations face à des épisodes de chaleur de plus en plus redoutables.

Un autre bénéfice indirect naît de cette démarche : l’amélioration de la biodiversité locale. Les toitures plus fraîches favorisent le maintien de microclimats urbains compatibles avec la présence d’insectes pollinisateurs et d’oiseaux, souvent chassés par la surchauffe des surfaces artificielles. L’effet conjugué de la réduction de la température et de la limitation des émissions CO2 participe ainsi à la revitalisation du biotope urbain agenais.

La démarche portée par Castorama à Agen fait aujourd’hui école et pourrait préfigurer la nouvelle norme d’aménagement urbain pour les zones commerciales et industrielles. À mesure que la ville élabore ses plans climat et adapte son urbanisme aux nouveaux défis environnementaux, l’adoption de « toits froids » enrichis de matières premières locales s’annonce non seulement viable mais essentielle. Ce retour d’expérience pose la première pierre d’un maillage écologique du territoire, oeuvrant pour l’autonomie des ressources, l’innovation territoriale et la résilience des villes moyennes face au changement climatique galopant.

Castorama Agen : entre innovation architecturale, engagement RSE et essor d’un modèle national

Si l’expérience menée sur le toit du Castorama Agen est aujourd’hui saluée pour ses impacts énergétiques et écologiques, elle s’inscrit aussi dans une stratégie RSE bien plus vaste, capable d’inspirer l’ensemble de la filière du bricolage, mais également les collectivités territoriales. En tant que quinzième site du groupe Kingfisher équipé de ce type de revêtement, le magasin agenais fait figure de démonstrateur, accélérateur de la transition vers des chaînes logistiques et techniques respectueuses de l’environnement.

Les équipes professionnelles du magasin tirent profit de ce positionnement. Sur le terrain, la sensibilisation des clients autour de l’écoconstruction et de l’usage de produits locaux prend une nouvelle tournure : il ne s’agit plus simplement d’une offre commerciale, mais d’une expérience immersive, où l’engagement écologique est incarné par le bâtiment lui-même. Les visiteurs, qu’ils soient artisans d’Agen, particuliers venus de Bon-Encontre ou professionnels de passage sur la zone Atlantique, découvrent une réalisation concrète des ambitions « vertes » affichées dans les rayons plomberie, chauffage et isolation thermique du magasin.

L’innovation architecturale devient ainsi un levier puissant de fidélisation et de différenciation à l’échelle locale et régionale. Elle contribue à dynamiser l’attractivité de la zone commerciale, tout en créant de la valeur sociale : emploi dans la filière, soutien à la production locale de coquilles, partenariat avec des start-up du secteur vert et rayonnement jusqu’aux plans de développement urbain d’Agen.

À mesure que s’affirme la nécessité de limiter l’empreinte carbone du parc immobilier existant, l’expérience Castorama Agen préfigure l’essor d’un nouveau modèle de réhabilitation, flexible et accessible, adapté aussi bien aux grands groupes qu’aux PME du territoire. Le magasin agenais, loin de se contenter d’un effet d’annonce, accompagne la transition du secteur en produisant les premiers retours concrets sur l’optimisation thermique, la résilience des équipements et la viabilité économique du choix d’un toit innovant en produits locaux à base de coquilles d’huîtres.

Alors que la législation pousse les entreprises à relever le défi d’une consommation responsable d’énergie et d’une réduction de leurs émissions, Castorama démontre qu’innovation technique, ancrage local et objectifs nationaux peuvent s’articuler avec réussite. Ce choix pionnier pourrait bien inspirer d’autres enseignes, municipalités ou même particuliers engagés dans des travaux d’isolation ou de rénovation thermique dès 2025 et au-delà, ouvrant la voie à une généralisation des toitures « intelligentes » dans l’ensemble du paysage urbain français.

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