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À Blainville-sur-Mer, Gérard Charpentier cède les rênes du tourisme

Blainville-sur-Mer vient de vivre un passage de témoin remarqué : après avoir tenu la barre de l’association Animation Tourisme Blainville pendant plus de vingt ans, Gérard Charpentier a officiellement confié la présidence à une équipe renouvelée. Cette évolution, intervenue lors de l’assemblée générale du 15 avril, révèle bien plus qu’un simple changement de rôle. Elle cristallise les attentes d’un territoire côtier qui a su bâtir sa réputation sur la convivialité, l’ostréiculture et un art de vivre insulaire tourné vers l’avenir. Entre la volonté de préserver un patrimoine fragile, la nécessité de diversifier l’hôtellerie et la soif d’activités de plein air adaptées aux nouvelles exigences de développement durable, la commune se prépare à écrire un nouveau chapitre touristique.

Gérard Charpentier : deux décennies d’animations touristiques à Blainville-sur-Mer

Lorsque les habitants évoquent les années 2000, impossible de séparer les souvenirs des grands week-ends festifs de la silhouette toujours active de Gérard Charpentier. Dès son arrivée aux commandes de l’association, il a compris qu’un village littoral devait autant miser sur la fidélité des vacanciers que sur la curiosité des résidents permanents. En 2003, la première Fête des Galopins faisait courir des centaines de mégophénes — ces petites embarcations traditionnelles — sur l’estran. À l’époque, l’idée semblait téméraire : pourquoi détourner de petits bateaux de pêche pour une compétition bon enfant ? Pourtant, ce rendez-vous est rapidement devenu un repère dans le calendrier départemental. Charpentier avait flairé l’ingrédient clé : l’identité blainvillaise naît dans le vent du large.

Son bureau ne se limitait pas à programmer des événements. La commune manquait d’outils de communication et d’une stratégie d’accueil. En concertation avec les ostréiculteurs, l’équipe a accueilli les premiers circuits « du parc à l’assiette ». Les vacanciers en bottes découvraient les tables d’élevage avant de déguster des huîtres nées à quelques centaines de mètres. Ce format a inspiré plusieurs villages voisins, conscients qu’une gastronomie régionale vivante attire un public exigeant et prolonge la saison au-delà de l’été.

Pour mesurer l’impact, l’association a longtemps compilé ses indicateurs maison : nombre de nuitées en hôtellerie, visites guidées, participation aux randonnées. En 2015, la barre des vingt-cinq mille visiteurs annuels était franchie, un cap symbolique pour une bourgade de moins de deux mille habitants. Là encore, Charpentier insistait sur la cohérence : chaque attraction locale devait renvoyer à une image durable. Pendant que les allées du camping se modernisaient, le président militait pour des bornes de tri sélectif et une valorisation des déchets coquilliers, transformés aujourd’hui en engrais marin.

Les observateurs extérieurs, séduits, ont parfois résumé ce parcours d’un simple « succès ». Les bénévoles, eux, se souviennent des heures de tractage sous la pluie, des séances de préparation logistique jusqu’à minuit et des bilans financiers serrés. Charpentier réglait la sono, conduisait le minibus et serrait la main de chaque exposant. Son départ, officiellement annoncé lors de l’assemblée 2025, ressemble à un adieu. Pourtant, il ne quitte pas la scène : il devient conseiller spécial, un rôle moins visible mais essentiel pour accompagner la nouvelle génération.

La passation de pouvoir, un exercice collectif

Le soir du vote, la salle des fêtes affichait complet. Trois membres de l’ancien bureau – Michèle Charpentier à la trésorerie, Thierry Falaise à la vice-présidence et Léa Bernières à la logistique – ont conservé leurs sièges, rejoints par trois nouveaux visages : Sarah Leconte, spécialiste du marketing digital, Rachid Benali, hôtelier, et Élodie Vasseur, guide-conférencière. La majorité obtenue reflète l’équilibre entre mémoire et innovation. Personne ne souhaitait une rupture brutale : Charpentier lui-même a défendu la création d’un poste de « référent patrimoine », conscient que la rénovation de la Chapelle Notre-Dame de Gonneville et l’entretien des vieux corps de ferme exigent une expertise technique que l’association n’avait pas jusqu’ici.

Dans l’auditoire, on pressentait déjà les défis : comment maintenir l’esprit bénévole à l’ère des réseaux sociaux omniprésents ? Et surtout, comment intégrer le développement durable sans diluer l’âme festive ? Le nouveau président, Rachid Benali, a répondu avec une anecdote. En 2024, son hôtel a supprimé les mini-flacons de shampoing au profit de distributeurs rechargeables. Certains habitués ont d’abord râlé, avant d’y voir une démarche cohérente avec la plage voisine classée Natura 2000. « Nous passerons par le même chemin », a-t-il assuré, persuadé qu’écologie et célébration pêche-à-pied peuvent cohabiter.

La séance s’est close sur un hommage : une vidéo retraçant vingt ans d’archives photographiques, projetée sur grand écran. Rires, larmes et applaudissements ont salué l’homme qui, selon les mots d’une vacancière allemande, « a transformé un simple séjour balnéaire en aventure humaine ».

Un nouveau souffle pour le tourisme blainvillais : ambitions et stratégies 2025

Le bureau fraîchement élu arrive avec un plan clair, fruit de plusieurs réunions préparatoires menées dès janvier. Première priorité : réajuster la notion de saison. Blainville-sur-Mer, située à soixante-dix kilomètres du Mont-Saint-Michel et cinquante kilomètres des plages du Débarquement, possède un bassin de visiteurs potentiel de plusieurs millions de personnes. Pourtant, la fréquentation se concentre encore trop sur juillet-août. Sarah Leconte, nouvelle responsable marketing, propose une segmentation affinée : d’octobre à décembre, mise sur le patrimoine religieux et la photographie d’orage ; de janvier à mars, promouvoir les retraites bien-être tournées vers la thalassothérapie voisine ; enfin, l’entre-saison printanière servira de laboratoire d’activités de plein air, du longe-côte à la randonnée vélo-marais.

Pour soutenir cette vision, il faut des outils numériques adaptés. Le site de l’association, conçu en 2014, peine à charger les galeries d’images haute définition. Une refonte responsive est en chantier : calendrier dynamique, billetterie en ligne et espace pro pour faciliter la collaboration avec les hébergeurs. La start-up caennaise WebTerre, partenaire technique, a d’ores et déjà prévu un module de traduction instantanée pour attirer les Britanniques et les Néerlandais, publics historiquement gourmands d’huîtres normandes.

Le développement durable, leitmotiv de la municipalité, irrigue chaque projet. Les futurs événements chercheront la neutralité carbone : circuits courts pour la restauration, tri des déchets in situ, et mutualisation des navettes avec les villages voisins. La mairie planche sur une borne de recharge solaire destinée aux vélos électriques, prototype présenté au salon Tech & Littoral de Saint-Lô. Si le test est concluant, six stations maillées pourraient couvrir la côte d’ici 2027.

Concertation avec les acteurs économiques

Le bureau a rencontré les représentants de l’hôtellerie locale : campings, gîtes, chambres d’hôtes et le nouveau village vacances sur les hauteurs de Gonneville. Tous réclament un observatoire des flux pour anticiper les pics de réservation. La solution : un tableau de bord partagé (hébergé sur cloud souverain) alimenté par des données anonymisées issues des plateformes de location. Objectif : ajuster la promotion en temps réel et éviter les baisses brutales de tarification, nuisibles à la rentabilité.

En parallèle, le marché nocturne du jeudi, lancé en 2019, va s’enrichir d’un espace « chefs invités ». En 2025, trois toques de la côte Est américaine ont déjà manifesté leur intérêt pour un échange croisé : master-class d’huître fine de claire coté normand, démonstration de sauce mignonette façon Boston. Ce type de partenariat illustre le virage « expérience » voulu par l’équipe. Il ne s’agit plus seulement de vendre un produit, mais de raconter une histoire partagée.

Rachid Benali insiste sur la notion d’accessibilité. Les nouveaux aménagements prévoient des parcours pour personnes à mobilité réduite vers la digue, un parking adapté pour les familles nombreuses et un prêt de joëlettes sur réservation. L’engagement social rejoint ainsi la logique environnementale : un site inclusif attire un public plus large sans sacrifier l’authenticité.

En septembre prochain, un hackathon « Tourisme & Patrimoine » rassemblera étudiants ingénieurs et jeunes architectes ; l’idée est de prototyper un audioguide immersif mêlant réalité augmentée et témoignages d’anciens paludiers. Si la démonstration séduit, elle pourra être déployée pour l’ouverture officielle de la saison 2026. Ces innovations montrent que Blainville-sur-Mer ne veut plus être seulement un charmant détour, mais un laboratoire à ciel ouvert pour un tourisme plus responsable.

Patrimoine et rénovation : valoriser l’identité de Blainville-sur-Mer

Les visiteurs qui gravissent le sentier herbeux menant à la Chapelle Notre-Dame de Gonneville ne soupçonnent pas toujours l’ampleur des travaux nécessaires à sa sauvegarde. Érigée au XVe siècle, la petite construction gothique a vu passer corsaires, pèlerins et résistants. Ses vitraux portaient encore en 2023 l’empreinte des bombardements de 1944, restés étonnamment visibles malgré des réparations sommaires. Le nouveau bureau a fait de la rénovation de ce joyau un emblème. Les premiers devis font état d’un coût d’environ quatre cent mille euros, prise en charge à quarante pour cent par des subventions régionales et à quinze pour cent par la Fondation du Patrimoine. Reste la part citoyenne. Pour la boucler, Animation Tourisme Blainville lance une campagne de dons participatifs mêlant mécénat d’entreprise et micro-donation touristique : chaque transaction sur la billetterie en ligne pourra générer un arrondi solidaire.

Cette approche s’inscrit dans une tendance nationale : transformer chaque résident ou vacancier en gardien du patrimoine. Une signalétique discrète sur le parvis expliquera que « deux euros suffisent à sauvegarder une ardoise ». De la même manière, l’ancien logis seigneurial attenant, longtemps fermé pour raison de sécurité, rouvrira partiellement lors des Journées européennes du patrimoine. Les étudiants en histoire de l’art de l’Université de Caen ont accepté de jouer les médiateurs bénévoles et d’enregistrer des capsules audio.

Entre mémoire et modernité : le chantier des ateliers ostréicoles

Au sud de la commune, les ateliers ostréicoles alignent leurs bardages gris-vert face aux coups de vent. Certains datent de l’après-guerre, d’autres d’une période plus récente où le fibro-ciment était roi. La question de leur réhabilitation dépasse la simple esthétique : il s’agit de sécurité alimentaire et d’attractivité paysagère. L’association, épaulée par la Chambre de Commerce, propose un programme pilote : remplacer les toitures vétustes par des panneaux en acier recyclable équipés de photopiles organiques. Autrement dit, des panneaux solaires souples capables d’alimenter le pompage d’eau de mer. En parallèle, l’éclairage nocturne basculera sur le LED ambré, moins nuisible pour la faune maricole.

Un atelier témoin, déjà rénové, accueille depuis février un espace muséographique dédié à l’évolution des techniques d’élevage. Des vidéos d’archives montrent les premiers barges motorisées parcourant le havre dans les années 60, tandis que des tablettes proposent un simulateur de greffe de naissain. Cette proposition ludique répond à une demande de plus en plus forte : comprendre le geste artisanal avant de savourer le produit. Ainsi, la gastronomie régionale se connecte au patrimoine immatériel.

Le rôle clé des réseaux sociaux

La campagne #PierresEtVagues, lancée sur Twitter, a permis de toucher un public que les prospectus papier n’atteignaient plus depuis longtemps. En diffusant des avant-après des façades restaurées, la commune montre la valeur ajoutée des travaux. Un tweet du 2 février a même dépassé les cent mille impressions, preuve que la passion du patrimoine vit désormais en mobilité.

Cette viralité numérique ne suffit pas ; il faut aussi une médiation sur le terrain. Les guides-conférenciers formés au storytelling y travaillent. L’un d’eux, Thomas, 27 ans, raconte souvent la légende des anguilles sacrées qui auraient protégé les cloches de Gonneville d’un pillage viking. « Les visiteurs retiennent mieux un récit qu’une date », explique-t-il. L’objectif est clair : transformer la restauration en spectacle à ciel ouvert et faire du chantier un rendez-vous touristique en soi.

En filigrane, Blainville-sur-Mer poursuit un but plus vaste : prouver qu’une petite commune peut conjuguer traditions et énergies renouvelables. La réussite ou l’échec de la chapelle fera office d’indicateur. À écouter les riverains, la confiance est tangible. Quand la paroisse a organisé un concert de musique baroque pour financer les derniers bancs, les billets se sont envolés en moins de vingt-quatre heures. Le message est limpide : le patrimoine n’est pas une relique, mais un socle vivant autour duquel se fédère la communauté.

Gastronomie régionale et hôtellerie : les moteurs sensoriels de l’attractivité

S’asseoir face au chenal un soir de marée basse, déguster une assiette d’huîtres Creuse tout juste ouvertes et entendre le cri des courlis : la scène, simple en apparence, résume la promesse blainvillaise. La gastronomie régionale incarne le lien indéfectible entre le terroir et la mer. Depuis 2020, les ostréiculteurs ont vu le volume des visites guidées augmenter de quarante pour cent. L’intégration de séances « shucker yourself » – apprendre à ouvrir une huître comme un professionnel – renforce l’engagement. À l’issue de l’atelier, chaque participant repart avec un couteau logotypé, souvenir frappant du label « Capitale française de l’ostréiculture » octroyé par la Fédération nationale.

La montée en gamme de l’hôtellerie accompagne ce succès. Le village de vacances, composé de vingt-huit lodges en bois local, affiche un taux d’occupation de quatre-vingt-sept pour cent sur la période avril-septembre 2024. Les gîtes et chambres d’hôtes, longtemps dépendants de plateformes extérieures, bénéficient désormais d’un moteur de réservation géré par l’office. Ce changement limite les commissions et laisse aux propriétaires la maîtrise des forfaits « gastronomie et patrimoine » : deux nuits, visite des parcs à huîtres, dîner accords mets-ciders, accès privilégié à la chapelle.

Évidemment, les chefs jouent un rôle d’ambassadeurs. Pierre Lemaître, installé rue des Écluses, rehausse la traditionnelle moule de Bouchot avec un jus de coques fumées et crumble d’algues. Son établissement, quinze tables à peine, a décroché une première distinction au guide 109 Gourmand en mars 2025. Interrogé sur le secret de sa sauce, il répond laconiquement : « L’eau du havre, filtrée par le sable et chauffée avec parcimonie ». Rien de plus.

Des circuits courts à la certification écologique

Pour beaucoup d’anciens, l’apparition d’une charte « développement durable » dans la restauration aurait semblé superflue. Or, la clientèle internationale s’y montre sensible. Huit restaurants blainvillais arborent désormais l’éco-label NormandieBleue qui garantit l’origine locale de quatre-vingt pour cent des produits. Les tests menés en cuisine ont révélé un double avantage : réduction du gaspillage et storytelling renforcé. Une simple brandade de lieu devient récit lorsqu’on précise que le bateau qui a pêché l’animal porte le prénom de la mère du marin, amarré à cinq cents mètres.

La question des boissons n’est pas oubliée. Les cidreries voisines de Lessay expérimentent une cuvée vieillie en fûts de chêne marin. Résultat : un nez salin unique, parfait compagnon des huîtres. L’association prévoit un festival « Pomme & Vague » chaque automne : ateliers d’assemblage, concours d’accords mets-cidres et marché de producteurs tardif. L’initiative s’inscrit dans l’objectif de prolonger la saison touristique, offrant au passage une respiration économique bienvenue aux hébergeurs.

Le volet formation n’est pas en reste. Un partenariat avec le Lycée hôtelier de Granville permet à des étudiants de réaliser des stages au sein des tables locales. Certains, séduits par l’ambiance, s’installent définitivement. Cette arrivée de sang neuf explique l’essor d’une bistronomie marine, moins formelle mais tout aussi exigeante. Les retombées : notes plus élevées sur les plateformes d’avis, augmentation du panier moyen, diversification de l’offre végétarienne. Un menu créatif autour du haricot de Créances et du sarrasin torréfié prouve qu’il est possible de renouveler sans trahir l’ADN culinaire.

L’hôtellerie, quant à elle, capitalise sur l’expérience. Le camping Les Dunes a installé trois tentes bulles transparentes offrant une vision à trois-cent-soixante degrés sur le ciel étoilé. Pour prévenir toute pollution lumineuse, l’éclairage est coupé après 23 h et un prêt de longue-vue encourage l’observation astronomique. Le confort n’est pas sacrifié : matelas haute densité, douche privative chauffée par pompe à chaleur. Ces équipements témoignent d’une évolution des attentes : le visiteur veut du confort, certes, mais aussi la sensation d’un contact direct avec la nature.

Activités de plein air et attractions locales : vers une expérience quatre saisons

Le littoral de Blainville-sur-Mer ne se contente pas d’émerveiller les amateurs de plage. Il constitue un terrain de jeu infini pour des activités de plein air adaptées à chaque saison. De novembre à février, les vents affûtent le spot de char à voile sur la grande grève. D’avril à juin, les sentiers de douanier s’ouvrent aux randonneurs en quête de panoramas sur les îles anglo-normandes. Et à l’arrière-saison, les marais salants attirent les ornithologues guettant le passage des oiseaux migrateurs.

Les amoureux de vélo trouvent leur bonheur sur la vélomaritime, tronçon qui relie Carentan à Granville, en passant par Blainville. Les chiffres collectés par l’outil de comptage installé près du foyer des sports indiquent une progression de trente-deux pour cent en 2024 par rapport à 2022. Au-delà des kilomètres, les cyclistes recherchent désormais des haltes thématiques. Rachid Benali parle d’« arrêts-récits » : un banc sculpté dans une coque de barque, un panneau relatant la tempête de 1896, un QR-code menant à la lecture d’une lettre d’un pêcheur du XIXe siècle.

Du mont Saint-Michel aux plages du Débarquement : rayonnement régional

Blainville-sur-Mer occupe une position stratégique. En moins d’une heure, le visiteur peut rejoindre le Mont-Saint-Michel, septième monument payant le plus visité de France, ou découvrir les vestiges historiques d’Omaha Beach. Cette proximité alimente la formule « séjour étoile » : poser ses valises dans un hébergement à taille humaine et rayonner chaque jour vers une attraction majeure. La municipalité négocie une carte multi-sites qui donnerait des réductions croisées : deux euros sur l’entrée à la Merveille en présentant un ticket de randonnée du havre de Blainville, et inversement.

Les retombées économiques escomptées justifient un investissement dans le transport collectif. Un bus cabriolet électrique, en test depuis juillet, relie désormais le parking central aux sentiers littoraux. Les premiers retours sont positifs : la moitié des passagers disent avoir renoncé à leur voiture. Cette initiative répond à l’enjeu climatique tout en fluidifiant l’accès aux attractions locales.

Innovation sportive et bien-être

Le longe-côte, discipline née sur les plages nordistes, trouve ici un écrin idéal. La température de l’eau, plus clémente qu’au large de Calais, et la faible déclivité du sable favorisent la pratique pour tous les âges. Les clubs enregistrent un boom de cinquante pour cent d’adhérents en deux ans. Pour encadrer ce succès, Animation Tourisme Blainville a lancé une formation « animateur aquamarch », validée par la Fédération française de randonnée.

Aux beaux jours, le yoga sur planche SUP attire une clientèle urbaine en quête de déconnexion. Le lagon intérieur, créé naturellement par la sédimentation, offre une eau plus calme, propice aux séances à l’aube. Les coachs insistent sur la dimension holistique : respirer l’iode améliore la récupération, affirment-ils, citant une étude de l’Université de Brest publiée en 2023.

Quand arrivent les premières brumes d’automne, place au trail nocturne. La frontal éclairant les ajoncs, les coureurs croisent parfois les chevaux camarguais introduits il y a dix ans pour entretenir les prairies humides. Cette mixité entre sport et observation animale séduit un public familial. Lucie, 14 ans, raconte dans son carnet de voyage avoir aperçu un busard des roseaux à moins de trois mètres. « Plus fort qu’un zoo », écrivait-elle, preuve qu’une activité de plein air peut engendrer un souvenir durable.

La dimension culturelle n’est jamais loin. Les ateliers d’écriture « embruns littéraires » invitent des romanciers à accompagner une marche créative. Les participants rédigent un haïku face au coucher du soleil, puis le clouent symboliquement sur un panneau éphémère qui sera recyclé en carton d’exposition. Cette démarche circulaire illustre la volonté de mêler expression artistique et respect environnemental.

Blainville-sur-Mer a longtemps compté sur la passion d’un homme, Gérard Charpentier, pour cultiver son aura touristique. En 2025, la relève n’entend pas tourner la page mais en écrire la suite. Au programme : stratégie marketing affinée, rénovation patrimoniale audacieuse, hôtellerie sensorielle et bouquet d’activités de plein air. La commune prouve qu’un village marin peut conjuguer tradition et modernité, en gardant l’horizon pour seul plafond.

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