Là-haut, tout près de l’azur, Alice s’aventure entre fragilité et témérité. Dix ans déjà qu’elle fait vibrer la scène pop francophone de ses mélodies singulières, toujours perchée, à l’image de son pseudonyme, sur le « toit » d’une musique aérienne et profondément sincère. Révélée dans « The Voice », la chanteuse montoise a imposé son style, entre innocence et lucidité, tissant des passerelles entre le rêve et la réalité, entre la face cachée des nuages et la lumière chatoyante de la création. Son troisième album, dévoilé en cette année 2025, cristallise un parcours où la frontière entre le personnage public et l’Alice authentique s’estompe, livrant à ses auditeurs une expérience inédite : celle d’une aventure entre ciels enchantés et puissances intérieures. À travers collaborations inspirantes et confessions à vif, l’artiste propose un Toit Magique, un espace suspendu où chaque note résonne comme un appel à s’élever, à regarder le ciel non plus comme une limite, mais comme un horizon d’Alice à explorer sans fin. Laissez-vous emporter sur ce Toit des Rêves, là où chaque chanson s’élance comme un envol et où la mélancolie côtoie la jubilation.
La Genèse d’Alice au Sommet : Entre Cieux Intimes et Horizons d’Alice
Alice on the Roof incarne bien plus qu’un nom de scène : c’est la promesse d’un regard porté vers l’infini, d’un rêve niché quelque part entre réalité concrète et imagination indomptée. Lorsque l’on évoque la sortie de son dernier album, sobrement intitulé « ALICE », c’est un parcours de longue haleine qui se dessine, porteur de tous les vertiges et de toutes les attentes d’une artiste à la croisée des chemins.
Sept ans après « Madame », son précédent opus, l’impatience des auditeurs était à la hauteur de celle d’Alice elle-même. La création de cet album relève d’une aventure aérienne et patiente, jalonnée de questionnements profonds : comment transposer la sincérité crue de l’être dans la finesse d’un arrangement pop ? Comment abandonner la carapace, s’exposer sans fard, et faire du Toit Magique un espace de vérité plutôt que de simple performance ? Travail de longue haleine, l’écriture des chansons s’étire sur cinq ans, chaque maquette constituant un étage vers la hauteur recherchée.
Alice confie avoir ressenti la « pétoche » en livrant ce nouveau projet : une forme de vertige liée à l’attente, mais aussi à la peur de tomber de ce toit où elle s’est installée comme funambule de l’émotion. Pourtant, ce temps d’ascension lui a été précieux. L’album n’a pas vu le jour trop tôt, évitant ainsi la tentation d’un classicisme rassurant. À la place, il rayonne d’une vibe singulière, nourrie de réflexions personnelles et de collaborations minutieusement choisies.
Ce choix d’intituler l’album « ALICE » n’est pas anodin. Baptiser un projet de son propre prénom revient à se dévoiler, à abolir la cloison entre la chanteuse et la femme, entre la façade médiatique et l’intimité de l’être. Pour Alice, c’est une occasion unique, un geste artistique qu’on ne s’autorise qu’une fois. La pochette dévoile des épaules dénudées, symbole d’une fragilité assumée et d’un abandon délicieux à l’émotion pure.
Le fil conducteur de cet album naît d’une question : « Qu’est-ce que je vais apporter de plus dans ce monde ? » Cette interrogation hante Alice au fil de l’écriture, la poussant à expérimenter sans cesse, à oser la vulnérabilité autant que l’exubérance. Les thèmes abordés, souvent autobiographiques, naviguent entre souvenirs d’enfance, blessures intimes et célébrations douces-amères. La chanson « 15 ans », par exemple, vient toucher du doigt les petits traumatismes qu’on porte gravés en soi, apaisés par la douceur de la mélodie. Au fil des pistes, la sincérité brute d’Alice s’impose comme une boussole, guidant la création vers des ciels plus authentiques et des émotions réconciliatrices.
Au-delà de l’aveu de soi, la construction de l’album est rythmée par la rencontre. D’amis artistes en muses éphémères, Alice assemble ce Toit des Rêves à la manière d’une cabane perchée, où chaque voix invitée vient donner une couleur inédite à la vue panoramique. C’est là, dans cette construction patiente entre ciel et ciel, que l’aventure d’Alice prend une véritable dimension collective et aérienne.
Collaborations et Rencontres : Le Toit Magique des Ciels Enchantés
Le parcours d’Alice n’est pas celui d’une ascension solitaire. À travers les années, sa capacité à tisser des liens créatifs s’est affirmée, et son nouvel album incarne cette richesse collaborative. La patience fut la première compagne de route : il a fallu attendre que toutes les pièces du puzzle s’alignent, quelques-unes naissant de hasards, d’autres de volontés partagées. La toute première, Valentine Brognion, amie de toujours et gagnante de « The Voice » également, pose sa sensibilité sur « Miroir, miroir ». Cette chanson aborde la question des comparaisons insidieuses, ce fameux jeu de reflets où l’on finit par se croire moindre. Ensemble, elles transforment l’introspection en une promenade sur le Toit des Rêves, là où l’estime personnelle s’élève au contact du lien amical et du partage artistique.
Dans cette galerie d’invités, deux noms brillent d’un éclat particulier : Zazie et Catherine Ringer. Zazie, lors d’un concert à Mons, confie son admiration pour Alice et l’invite en studio. Chez elle, plutôt que d’imposer des mots, elle écoute, s’enthousiasme et saisit immédiatement tout le potentiel latent dans les chansons orphelines d’Alice. Un vrai moment d’alignement, où la magie du ciel perché opère.
La rencontre avec Catherine Ringer donne, elle, naissance à une reprise d’Anne Sylvestre, « Ma chérie ». Ce morceau, choisi pour saluer les mères, unit la voix d’Alice à celle d’une figure emblématique de la scène musicale, libre et instinctive. Ringer, admirée par Alice pour sa force, sa capacité à ne laisser personne dicter sa vie, transcende la chanson, allant même jusqu’à saisir sa main pendant l’enregistrement. Un moment suspendu, révélateur de la puissance de la sororité et de la transmission entre générations d’artistes. Sur ce toit magique, ces voix se croisent et s’enlacent, créant des ciels enchantés aussi intenses qu’éphémères.
La quête du son juste, du mot juste, se poursuit avec la contribution déterminante d’Albin de la Simone. Invité sur scène par Alice lors d’un concert au Cirque Royal, il comprend immédiatement l’essence de ses nouvelles chansons. Par ses arrangements lumineux et subtils, il épaissit les couches sonores comme on multiplie les parois d’un refuge perché, donnant à l’album consistance et relief. Les sessions de travail deviennent autant de balades sur le toit, là où chaque nouvelle mélodie fait naître l’espoir d’un horizon d’Alice renouvelé.
Ce choix d’ouvrir son espace de création, d’accueillir les autres sur son propre toit, confère à l’album une dimension collective et vivante. Ici, la fécondité du dialogue artistique tutoie l’aventure aérienne à chaque collaboration. L’album devient cabane céleste, lieu d’accueil et de jubilation, où s’inventent de nouveaux cieux enchantés — entre solitude apprivoisée et ouverture joyeuse à l’autre.
Ce tissage patient de relations musicales, où chacune apporte un souffle, une impulsion, renforce davantage l’âme généreuse de la chanteuse et replace l’auditeur au cœur d’un univers touchant d’humanité et de fragilité. C’est sur ce toit-là, choisi et bâti par Alice, que s’esquisse la prochaine étape de son aventure perchée et céleste.
Figures Féminines et Inspirations dans le Ciel Perché d’Alice
Au fil de ses chansons, Alice célèbre autant qu’elle interroge les présences féminines, qu’elles soient mère, amie, ou muse. Si l’ensemble de l’album « ALICE » baigne dans une énergie maternelle et sororale, ce n’est pas le fruit d’un calcul, mais bien d’un élan presque inconscient. La figure de sa propre mère, femme indépendante et insensible au jugement d’autrui, surgit comme un phare pour la chanteuse. Dans des titres comme « Maman debout », l’hommage est limpide : il s’agit de saluer la force tranquille qui rayonne sans jamais dominer.
La chanson « Ma chérie » — reprise d’Anne Sylvestre, évoquée plus tôt — s’impose naturellement dans cet hommage multigénérationnel. Anne Sylvestre, idole de la mère d’Alice, incarne cet héritage musical. La coïncidence magique de la chanson chantée à l’origine par une certaine Alice, la fille d’Anne, est perçue comme un signe du destin, une passerelle entre les ciels enchantés de plusieurs familles. Catherine Ringer, sollicitée pour partager ce duo, magnifie ce passage de relais avec une intensité scénique rare, donnant la main à Alice, littéralement, durant l’enregistrement, preuve vibrante de cette affection entre artistes. La douceur de ces échanges, la sincérité des regards et des gestes, composent un ciel perché où rien n’est jamais figé, où chaque impulsion féminine est source d’élévation.
Ce souffle féminin irrigue l’ensemble de la démarche artistique d’Alice. Qu’il s’agisse de Valentine Brognion, de la mémoire d’Anne Sylvestre ou du charisme de Catherine Ringer, chacune amène un rayon de lumière distinct, un éclat particulier dans la mosaïque du Toit Magique d’Alice. Dans ce collectif improvisé, les voix et les expériences se croisent et se répondent, dessinant une géographie sonore pleine d’intensité.
L’appel du ciel, cette inclination à lever les yeux pour oser rêver malgré le poids des réalités, trouve dans ces figures féminines son expression la plus profonde. En s’appuyant sur elles, l’artiste s’autorise à explorer des thèmes habituellement enfouis — l’enfance douloureuse, l’affirmation de soi, les rêves contrariés — et en tire une force nouvelle. Elle construit ainsi des horizons d’Alice, toujours changeants, où l’auditeur, qu’il soit homme ou femme, trouve la place d’apprécier ce vertige de l’émotion partagée.
De la transmission familiale à la sororité artistique, l’œuvre d’Alice se mue en aventure céleste, chaque collaboration, chaque hommage ajoutant une étoile supplémentaire à ce vaste ciel intime et partagé, point de départ symbolique vers la prochaine étape de son récit aérien.
Processus Créatif et Poétique : La Construction du Toit des Rêves
L’élaboration du troisième album d’Alice n’est en rien le fruit du hasard. Ce travail en profondeur, lent et méticuleux, relève d’une architecture aussi soignée que celle d’une cabane perchée entre ciel et cieux. Derrière chaque titre, se dessine une intention de dépouillement, d’authenticité, et surtout de recherche d’échos universels. Alice voulait, par ce projet, réduire à son minimum la distance entre son personnage public et la personne qu’elle est réellement. Une superposition quasi totale, à l’image d’un toit transparent ouvrant sur le ciel infini, laisse filtrer toute l’émotion brute, sans fard ni artifice.
Lors des séances d’enregistrement, le parti-pris de sincérité se traduit par une mise à nu, aussi bien dans les paroles que dans l’interprétation. Rien n’est laissé au hasard, chaque arrangement est pesé, évalué à l’aune de l’intention première. Cette exigence s’exprime tout particulièrement dans le choix des reprises. Celle d’Anne Sylvestre, pour ne citer qu’elle, s’est imposée comme un miroir tendre de la relation entre mère et fille, portée par le souvenir et la complicité retrouvée. Alice explique qu’elle n’avait aucun a priori sur ce morceau, n’ayant pas été bercée intimement par la version originale — contrairement à sa mère. Par ce choix un peu vierge, elle s’autorise à s’approprier la chanson, la faire sienne, et à révéler une part inédite de sa propre voix.
Pour stimuler son inspiration, Alice a puisé dans des univers sonores variés. Le groupe Beirut, avec ses cuivres chaleureux, a laissé une empreinte sur certaines orchestrations du disque, introduisant un souffle épique et parfois mélancolique. La complicité avec Albin de la Simone ajoute plusieurs dimensions aux morceaux, enrichissant la texture sonore. D’autres artistes féminines contemporaines comme Iliona ou Feist nourrissent aussi l’écriture et la sensibilité de la chanteuse, tout comme certains contre-pieds plus inattendus — à l’image du goût récent d’Alice pour la Formule 1 et les beats de DJ Visage. Cette mixité, loin de brouiller la lisibilité du projet, en fait au contraire toute la vitalité : il s’agit d’une aventure aérienne pop où chaque étoile ajoutée élargit le panorama.
L’alchimie de l’album « ALICE » réside donc dans ce délicat équilibre entre introspection et ouverture, émotion à fleur de peau et structure musicale solide. L’auditeur est convié à monter sur le Toit des Rêves, à plonger dans l’univers d’Alice au Sommet, où tout est invitation à sentir, recommencer, et se hisser, note après note, au-dessus des petits chagrins et grandes joies de la vie. Cette démarche ne se veut jamais intimidante ; elle propose la simplicité d’une expérience partagée, la beauté d’une aventure céleste où la mélodie s’élève entre lumière et ombre, invitant chacun à rêver pour lui-même.
Signification des Ciels Enchantés : L’Aventure Aérienne comme Quête de Liberté
Le « ciel » n’est plus ici un simple décor ou un motif poétique ; il devient le symbole central d’une aventure intérieure, d’une quête de liberté et d’auto-affirmation. De tout temps, la thématique du ciel a traversé l’histoire de l’art, de la poésie de Verlaine à la chanson contemporaine, en passant par les cabanes perchées inspirant l’évasion, comme celles du Pays d’Albertville ou de la Forêt Miroitante. Pour Alice, le choix du toit n’est pas anodin : il s’agit d’un espace de rupture, mais aussi de passage, un entre-deux suspendu entre la terre et les rêves, d’où jaillissent les plus intenses émotions.
Là, tout en haut, Alice explore les frontières entre insouciance et gravité, entre la solitude de la contemplation et l’accueil de l’autre. Ce ciel perché offre la vue panoramique nécessaire pour relativiser ses blessures, magnifier ses victoires et se rapprocher de l’essentiel. En gravissant ce toit symbolique, elle s’offre un nouveau point de vue, une prise de hauteur bénéfique et inspirante, réconciliant le besoin d’évasion et l’ancrage au réel.
L’aventure aérienne d’Alice n’est ni une fuite, ni un rêve inaccessible : c’est un geste de liberté, une main tendue vers l’infini des possibles. Dans la modernité de 2025, où la visibilité numérique et la pression des réseaux pèsent parfois lourd, cette affirmation d’un soi poétique, sincère et fragile s’apparente à un acte de résistance douce. Le toit devient métaphore de cette lutte tendre, permettant de s’extraire des tumultes pour mieux contempler les horizons changeants d’une identité en pleine évolution.
C’est ainsi que le public, guidé par la voix aérienne d’Alice, gravit à son tour les marches de ce toit magique. Chacun est appelé à y déposer ses propres souvenirs, à s’y reconnaître ou s’y réinventer, faisant de la musique un remède universel et un espace d’exploration perpétuelle. À la croisée des ciels enchantés, l’Aventure d’Alice fusionne l’intime et l’universel, rappelant qu’au sommet du Toit des Rêves, la vue, toujours, réserve mille promesses insoupçonnées.
En parcourant ces ciels intérieurs et extérieurs, la musique d’Alice incite finalement chacun à grimper sur son propre toit, à réinventer sans cesse l’horizon de son existence, et à faire de chaque envol une déclaration d’audace face au monde. Alice perchée sur le toit : une aventure intemporelle, entre ciel et ciel, où l’on apprend autant à regarder ailleurs qu’à se retrouver soi-même.