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Laure Charpentier : « Le Covid a suscité un véritable engouement pour les sports en pleine nature »

Des sentiers de randonnée encombrés de nouveaux venus, des marchés de producteurs animés en pied de montagne, partout en France, le visage du loisir a changé. Fini le sport entre quatre murs : l’extérieur attire, fascine et rassemble. Au cœur de ce bouleversement, Laure Charpentier apparaît comme l’une des observatrices les plus lucides du phénomène. Accompagnatrice en montagne depuis deux décennies et voix radiophonique connue dans le sud, elle témoigne d’un enthousiasme inédit pour les activités physiques en nature, conséquence directe de la pandémie de Covid. Derrière l’essor des marches en forêt et des sports de plein air s’esquissent de nouveaux rapports à l’activité physique, au bien-être et à la santé, mais aussi des transformations durables dans la manière dont les Français conçoivent leurs loisirs. Cet élan touche non seulement la pratique sportive, mais souligne un besoin de reconnexion à soi, à autrui et au territoire.

L’après-Covid et l’explosion des sports en pleine nature : analyse d’un tournant sociétal

Au sortir des confinements imposés par la crise sanitaire du Covid, la France a connu une mutation profonde de ses habitudes sportives et récréatives. Alors que la pratique sportive en salle connaissait son apogée fin 2019, la fermeture des gymnases, stades et clubs a marqué un tournant brutal. Laure Charpentier, qui observe de près les dynamiques de terrain dans l’Aveyron et ses alentours, confie que cette période a agi comme un accélérateur de tendances déjà en germe : l’extérieur est soudain devenu le seul terrain de jeu possible pour entretenir activité physique et moral.

La montée en popularité de la randonnée en est l’illustration la plus frappante. Le nombre de pratiquants aurait doublé en dix ans, phénomène qui s’est encore accentué après les confinements. Charpentier souligne que pour beaucoup, la nature n’est plus seulement le décor d’une escapade occasionnelle, mais un espace vital, un refuge où reprendre souffle. Cet engouement transcende les profils : familles, jeunes adultes, séniors, chacun redécouvre les bienfaits du grand air, un rapport renouvelé à la santé et au bien-être.

À travers les témoignages diffusés lors du congrès national des Accompagnateurs en Montagne à Nant, on comprend que ce renouveau touche désormais tout le territoire. Les régions comme l’Aude, l’Hérault ou l’Aveyron voient leurs sentiers foulés avec une assiduité autrefois réservée aux seuls initiés. Le dialogue entre élus locaux, guides et nouveaux passionnés qui s’y tient symbolise une redéfinition de la pratique sportive : désormais plus libre, individuelle, mais aussi plus ancrée dans la vie de la cité. Le sport en pleine nature devient ainsi un catalyseur de lien social, de redécouverte patrimoniale et d’innovation dans la gestion des espaces naturels.

Cette révolution dépasse la simple réponse à une crise : elle marque une transformation de fond, où l’activité sportive cesse d’être une case de l’agenda pour devenir une composante essentielle du bien-être quotidien. Même après la réouverture des salles, nombre d’adeptes de la marche, du VTT ou du trail ont choisi de ne pas revenir en arrière. Les statistiques le prouvent : à l’échelle nationale, la hausse continue des inscriptions aux clubs de randonnée témoigne d’un intérêt pérenne, nourri par le besoin de grand air et la prise de conscience des bienfaits de l’exercice physique en extérieur.

De nouveaux dispositifs émergent, comme l’association de séances de sport et de marchés de producteurs en plein air, créant ainsi une synergie inédite entre activité physique, découverte gastronomique et soutien aux initiatives locales. Cette hybridation des usages consacre l’idée que le sport, le bien-être et la redynamisation des territoires peuvent avancer de concert, portés par un engouement collectif pour les sports de plein air. Au fond, le Covid n’aura été qu’un révélateur : la société aspirait à respirer autrement, et la nature en est devenue le moteur central.

De la randonnée aux sports émergents : reconfiguration des loisirs en plein air après la pandémie

La diversification des sports de pleine nature est l’un des phénomènes majeurs observés depuis la pandémie. Là où la randonnée pédestre constituait jadis l’activité reine, les Français se sont mis à explorer tout un éventail de disciplines : trail, course d’orientation, marche nordique, cyclisme sur sentiers, mais aussi escalade, paddle, ou parapente connaissent une croissance sans précédent. Cette évolution, largement commentée par Laure Charpentier dans ses chroniques, est soutenue par une demande accrue de nouveauté, de liberté, et d’expériences sensorielles riches.

Le Covid a participé à briser les routines sportives classiques, révélant chez chacun une envie de sortir de la monotonie, de relever de nouveaux défis au contact de la nature. Les clubs d’accompagnement témoignent d’un afflux continu de néophytes, souvent animés par l’envie de « rattraper le temps perdu ». Plus qu’un simple loisir, l’activité physique en extérieur devient le vecteur d’une transformation intérieure : on s’affranchit du regard social, on s’ancre dans l’instant présent, et surtout, on apprend à écouter son corps autrement qu’entre quatre murs.

La popularisation de la marche nordique et du trail va, par exemple, de pair avec une meilleure compréhension des bienfaits cardio-vasculaires de l’exercice en nature. D’après l’expérience de Charpentier, les pratiquants décrivent une forme de thérapie douce, où chaque foulée libère stress et fatigue mentale accumulés durant les périodes d’isolement. Les organisateurs d’événements sportifs confirment eux aussi que les compétitions attirent désormais un public plus large – femmes, seniors, jeunes urbains en quête d’authenticité – prêt à consacrer du temps et des moyens à leur bien-être.

Il est révélateur de voir à quel point la ruralité et la montagne gagnent en attractivité pour ces nouvelles pratiques. Le congrès des Accompagnateurs en Montagne à Nant n’est pas qu’un rendez-vous de professionnels : il s’ouvre au public autour de randonnées guidées, marchés de producteurs et projections de films. Cette mixité des publics et des formats symbolise la démocratisation des loisirs en plein air, désormais aussi prisés pour leur dimension conviviale que pour leur aspect sportif. Aux abords de la Lozère, du Gard ou de l’Aude, villages et bourgs accueillent ce regain de vitalité, qui profite à l’économie locale tout en recréant du lien social autour de la pratique sportive.

Enfin, le renouvellement des loisirs de plein air ne serait pas complet sans l’apport du numérique, qui facilite la découverte de nouveaux itinéraires via des applications, permet de partager ses expériences ou de trouver rapidement un groupe avec qui partir. Mais c’est bien le rapport sensible au paysage, la recherche du bien-être et la soif de sociabilité retrouvée qui reste, selon Laure Charpentier, le moteur principal de cette assiduité nouvelle. Le sport en extérieur, loin d’être une mode passagère liée au Covid, s’est transformé en pilier des grands équilibres de vie des Français.

Bien-être, santé et prévention : les bénéfices des sports en pleine nature après le Covid

Le lien étroit entre activité physique en extérieur et amélioration du bien-être global s’impose aujourd’hui comme une évidence, renforcée par les enseignements de la pandémie de Covid. Selon Laure Charpentier et de nombreux professionnels de santé, la pratique régulière de sports en plein air engendre des effets bénéfiques non seulement sur le corps, mais aussi sur l’esprit, la gestion du stress et la prévention de certaines pathologies.

Après une période marquée par l’isolement et l’incertitude, la perspective d’un espace sans contraintes s’est avérée profondément réparatrice. Respirer l’air pur, marcher en forêt, contempler des horizons dégagés : toutes ces expériences favorisent la relaxation psychique et libèrent, selon les psychologues, des endorphines qui aident à lutter contre la morosité et l’anxiété post-confinement. Laure Charpentier rapporte que de nombreux participants à ses randonnées évoquent spontanément un « regain d’énergie », un « sentiment de légèreté » et même parfois une réconciliation avec leur corps, mis à l’épreuve par le manque de mouvement durant les confinements successifs.

Les études menées en 2024 et 2025 confirment que 65% des nouveaux adeptes d’activité physique en extérieur citent l’amélioration du moral et du sommeil comme premières motivations, devant même la perte de poids ou la performance. La santé est devenue une préoccupation centrale : marcher, courir, grimper, ce n’est plus seulement « faire du sport », mais investir dans sa longévité, son capital résistance face aux virus et aux aléas de la vie.

Parallèlement, médecins généralistes et kinésithérapeutes s’accordent à dire que la pratique d’un sport doux en plein air – même modérée – est un levier déterminant de prévention. Réduction des maladies cardiovasculaires, amélioration de la tension artérielle, baisse du diabète de type 2 : l’impact sanitaire est bien réel. Sur le terrain, Charpentier insiste aussi sur la dimension non compétitive et inclusive des loisirs en plein air, qui favorise le maintien dans la durée et la création de routines durables, là où l’abandon est parfois rapide dans le cadre d’une salle fermée.

En somme, le mouvement amorcé pendant la crise du Covid a servi de prise de conscience collective. Le bien-être, la santé et l’extérieur forment désormais un triptyque indissociable, redéfinissant les priorités de millions de Français. Les sports de pleine nature s’affirment ainsi non comme un simple loisir, mais comme un mode de vie, un nouvel art de prendre soin de soi et des siens, que la pandémie aura contribué à installer dans la durée.

Transformation des territoires et dynamiques locales : l’économie des loisirs de plein air

L’engouement pour les sports en pleine nature s’accompagne d’une mutation profonde de l’économie locale dans de nombreuses régions françaises. Le congrès national de Nant en Aveyron, co-organisé par Laure Charpentier, illustre parfaitement cette dynamique : en accueillant public, producteurs, élus et professionnels de la montagne, l’événement devient le reflet d’un écosystème réinventé autour du loisir à ciel ouvert.

Accompagnateurs, guides, artisans du patrimoine et commerçants voient affluer un public nouveau, familial et intergénérationnel, venu de tout l’hexagone pour « consommer » du sport, mais aussi des expériences et des produits locaux. Les marchés de producteurs installés en marge des grandes randonnées contribuent à diffuser la richesse des terroirs, tandis que les offices de tourisme étoffent leur offre pour répondre à des visiteurs avides d’authenticité et de nature.

La ruralité française, bien souvent confrontée à l’exode citadin, retrouve ainsi une attractivité inattendue. D’après une enquête menée en 2025, nombre de villages situés à proximité des grands sentiers ou sites naturels emblématiques notent une progression de 40% des nuitées touristiques sur les périodes intermédiaires, preuve de la vitalité retrouvée du secteur. Les territoires dits « de montagne » bénéficient d’une fréquentation soutenue et durable, appuyée par le bouche-à-oreille et la médiatisation d’événements citoyens et sportifs.

Les collectivités territoriales adaptent leur politique : modernisation des sentiers, création de parcours santé, prise en compte des enjeux écologiques. À l’image du partenariat avec l’entreprise de Lodève pour la restauration d’infrastructures patrimoniales ou la mise en avant de chantiers participatifs, l’économie locale s’appuie sur le renouveau des pratiques sportives pour relancer investissement et cohésion. Charpentier, habituée à travailler en réseaux, incarne ce trait d’union entre sports, terroir, patrimoine et citoyenneté nouvelle.

Cette transformation s’accompagne aussi d’une sensibilisation accrue aux enjeux environnementaux. Encadrer la fréquentation, préserver les milieux, former les publics : autant de priorités désormais partagées entre responsables politiques, associations et pratiquants. Les sports en pleine nature deviennent le moteur d’une synergie vertueuse entre activité physique, bien-être et responsabilité collective, ouvrant la voie à une démocratisation du loisir durable, respectueuse des ressources locales et des générations futures.

Vers une société du bien-être actif : nouvelles attentes et perspectives d’avenir

Le virage amorcé autour des sports de pleine nature s’accompagne d’attentes sociétales inédites qui redessinent en profondeur la vision de l’activité physique en France. Selon Laure Charpentier, la société aspire désormais à une qualité de vie centrée sur l’équilibre, la liberté, mais aussi sur la convivialité retrouvée grâce à des temps de partage en extérieur. Le succès de la « Grande consultation : Ma commune, mon maire et moi » le prouve : les citoyens demandent, dans la perspective des municipales de 2026, davantage d’espaces accessibles, de dispositifs favorisant la pratique du sport en plein air, et une attention renforcée au bien-être grâce au loisir collectif.

Les municipalités, de leur côté, intègrent de plus en plus la dimension santé et activité physique dans leur politique, en lien étroit avec l’augmentation du télétravail et l’évolution des modes de vie post-pandémie. La fermeture temporaire de la cathédrale Notre-Dame, suivie de sa réouverture au public et le recours aux entreprises artisanales locales, dessine un modèle où l’épanouissement personnel et la redynamisation culturelle se conjuguent au grand air et au patrimoine.

Dans ce sillage, de nouveaux formats hybrides émergent : randonnées-ciné-débats, matinées sportives couplées à des ateliers d’éducation à l’environnement, festivals multipliant les interactions entre acteurs publics, privés et citoyens. Le fil conducteur, selon Charpentier, reste le même : créer les conditions d’un bien-être durable, ancré dans le mouvement, l’expérience collective et la (re)découverte de son territoire.

Les experts s’accordent à penser que la vague d’engouement pour les sports de pleine nature, catalysée par le Covid et portée par des figures engagées comme Laure Charpentier, n’est pas près de s’éteindre. Elle prospère sur la diversité des aspirations, la recherche d’un sens partagé et la volonté d’articuler l’individuel et le collectif. La France d’après 2025 voit ainsi s’affirmer un art de vivre renouvelé, où chaque citoyen, jeune ou moins jeune, redéfinit sa place, ses envies et son équilibre à l’aune de la nature retrouvée.

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